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pette en offrait, un aussi grand nombre. À chaque instant cette place communique au jardin par de belles rues qui n’ont pas cinquante toises de long. C’est ce qui lui donne une physionomie unique. Les maisons du couchant, apparemment bâties du temps de M. de Tourny, n’ont qu’un beau premier surmonté quelquefois de petites mansardes. Les maisons du levant, bâties apparemment depuis la démolition du Château-Trompette, ont trois ou quatre étages et sont magnifiques et fort supérieures aux maisons que Paris élève tous les jours et où l’architecture est trop barbarement sacrifiée aux loyers.

Un petit portique fort ingénieux et fort bien entendu termine cette magnifique place au nord. Elle est terminée au midi par la façade du théâtre qui se présente en fuyant, ce qui dissimule un peu l’étrange lourdeur du bâtiment et la triste minceur des colonnes de la façade.

En vérité, je serais embarrassé de souhaiter quelque chose à cette place. Peut-être deux statues pédestres placées vers les extrémités ; il serait possible que des statues équestres fissent paraître basses les maisons du couchant.

Le Penseroso de Michel-Ange, coulé en bronze, irait fort bien ici.