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tal cannelé jusqu’à dix-huit pouces de hauteur. Rien de plus commode, rien de plus clair, mais rien au monde de moins religieux ; à l’argent dépensé près, exactement comme Notre-Dame-de-Lorette, image exacte de l’esprit religieux de la France de 1838. Les chapelles sont ornées de bas-reliefs en bois peints et dorés. Figures atroces de ces bas-reliefs. Joli petit vaisseau suspendu au milieu de cette nef si claire. J’admire de nouveau le joli clocher, mais quelle différence avec les clochers des églises de campagne en Lombardie, même sans parler de ceux élevés par cet excellent architecte si ultra, feu le marquis Cagnola !

Avec 3.000 francs de plus et le style de Palladio, on donnait un caractère à cette église de Pauillac si bien située ; mais quelqu’un dans le département sent-il le caractère religieux d’un édifice ?

On vient de planter quelques arbres sur le quai de Pauillac, mais ce ne sont pas des platanes. La moitié des petits gamins qui jouent sur cette berge, parle français. Je lis au-dessus d’une porte : Assurance contre l’incendie et la vie.

Sur le bateau à vapeur, malgré la pluie, je suis sur le pont pour admirer les huit ou dix belles maisons jetées sur le rivage et environnées de quelques arbres qui sont