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plutôt dans le genre chinois. Sur la façade on lit ce seul mot : Cos.

Il y a dans les vignes des tours rondes crénelées ; c’est un retrait pour les outils du vigneron et pour lui-même en cas d’orage. Ces tours, que j’ai déjà vues dans les environs de Blaye, sont d’un aspect fort agréable.

La plaine ondulée continue. J’arrive à de grands bois de pins en général peu élevés, entremêlés de bouquets de chênes, de bois taillis. Il y a peu de maisons et peu d’hommes dans ce paysage fort plat. Tout ce qui n’est pas bois et vignes en ce grand nom de Médoc, fait que je le considère avec admiration.

Mous arrivons à des maisons assez jolies formant rue : c’est Lesparre. Dans les mémoires du temps de Henri III, je crois, il y a un duc de Lesparre. Ce village, dont le gouvernement vient de faire un chef-lieu de sous-préfecture, a 1.300 habitants.

Le pavé de la rue est si mauvais, quoique formé de grandes pierres, comme à Paris, que la diligence le quitte brusquement, quoique au galop, pour prendre un chemin dans les terres qui tourne le village. Nous y rentrons, après quelques centaines de pas, après un second tournant à angle droit, mais nous n’allons plus que le trot, le pos-