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qui perdirent leurs droits lorsqu’y entra saint Apollinaire, évêque de Valence vers l’an 500, je crois. L’église actuelle est de *** (voir la Gallia christiania).

Saint-Apollinaire a été peint en blanc tirant sur le gris ; ce n’est pas encore la couleur naturelle (celle que le temps a donné à Saint-Jacques de la Boucherie et que vous voyez de loin), mais cela est infiniment supérieur à l’ignoble teinte nankin qu’on a donnée à Notre-Dame de Paris, à Saint-Sulpice, etc…, etc…

On entre par les nefs latérales ; on démolit, ce me semble, une grosse tour carrée de même style que l’église, placée à l’endroit où devrait être le portail. J’entrevois dans le chœur de bonnes copies d’Andrea del Sarto et surtout du Guide. Une Ascension, tableau moderne, style de mélodrame, ne fait pas mal au fond du chœur qui est séparé par un mur plein de la nef qui en fait le tour. Dans ce lieu on a prodigué les petites colonnes corinthiennes et le plein cintre comme au charmant Saint-Sernin de Toulouse.

Saint-Apollinaire me paraît charmant, mais il n’est pas sombre ; il n’est pas triste et laid comme tant d’excellentes petites églises du nord de la France. Le goût qui a construit Saint-Apollinaire fut gâté comme lumière par des souvenirs des édi-