Les figuiers sont des arbres qui ont souvent huit pouces de corps, absolument comme sur la route de Portici ; c’est que Grasse est abrité du nord par une montagne nue dans le haut. Enfin, je vois des rosiers cultivés en plein champ. Le vent est au midi et roule de gros nuages ; j’ai peur de la pluie. Tout à coup, j’aperçois Grasse plaqué contre un monticule, entouré de monticules couverts d’oliviers qui semblent vouloir se précipiter sur la ville. Cette [ville] a tout à fait une physionomie génoise. Je n’ai jamais rien vu en très petit, qui rappelât plus complètement Gênes et les villes de son littoral.
On domine la mer qui apparaît à deux lieues. En arrivant, on trouve une terrasse garnie de grands arbres, bien autrement belle que celle de Saint-Germain. À droite et à gauche, montagnes littéralement couvertes d’oliviers touffus jusqu’à leur sommet et, au fond de la vallée, très grande étendue de mer qui, à vol d’oiseau, ne me semble pas à plus de deux lieues.
J’apprends que cette ville est remplie de cercles, ce qui, au moral, la rend fort désagréable pour un étranger. Pas de café propre ; j’ai toutes les peines du monde à trouver le moyen de lire le dernier numéro des Débats.
Rues étroites comme dans les villes du