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trats de la ville : le chevalier Roze, peut-être Serre lui-même.

Le second tableau est plus petit et représente la façade de la Bourse où nous sommes. La fenêtre du milieu, sous le buste de Louis XIV, est plus élevée que les autres dans le tableau de Serre ; je me retourne et je vérifie qu’elle est plus basse.

Serre s’est représenté sur un bateau en face de l’Hôtel-de-Ville, le pinceau à la main ; il a la perruque et le grand nez des portraits du siècle de Louis XIV. Que sont devenus ces beaux nez ? Ils n’ont point passé à la postérité ; voyez les nez des grands seigneurs actuels dans les portraits au coin des rues. C’était apparemment un ordre du grand roi aux peintres du temps.

Comme il est naturel, ce tableau plus petit est supérieur à celui qui représente le cours. Ces espaces trop grands ne conviennent pas à la peinture. Je remarque que, du temps de Serre, en 1720, la Bourse n’avait pas les quatre bas-reliefs au-dessus du rez-de-chaussée.

La salle où j’écris ceci n’a pas été à l’abri des dons de M. le Ministre de l’intérieur. Il lui a fait cadeau d’un tableau représentant Annibal passant les Alpes à cheval et montrant à ses soldats les plaines d’Italie[1].

  1. Tableau de Féron. N. D. L. E.