mais ses tableaux, peints avec des couleurs et de la toile achetés au rabais, ont noirci ; et le Musée de Marseille est ridiculement obscur. J’ai remarqué de Serre une tête imitée du Corrège dans sa Présentation au temple. Il faudrait répandre ces tableaux de Serre dans tous les musées de France. Les défauts de ce peintre ne sont pas les défauts français (relief nul, couleur fausse, personnages copiés de l’auteur à la mode). J’ai vu avec plaisir deux tableaux, bien pâles il est vrai, de Le Sueur. Il ne faut pas omettre deux tableaux immenses de Vien qui semblent miraculeux, placés à côté du Christ sur la croix de M. Dandré Bardon, ou du IVe acte d’Iphigénie en Aulide de M. Monsiau, tableau commandé par M. le Ministre de l’intérieur. Il faut noter aussi un autre cadeau [du] gouvernement : Ulysse reconnu par Euryclée, de M. Tardieu.
Ce qu’il y a de curieux dans ces musées de province, ce sont les portraits. Je me souviens encore du Descartes, de Henry de Montmorency, et du Cinq-Mars de Toulouse. Ici j’ai trouvé une excellente Madame de Pompadour en peinture bleue du temps, et le portrait de lord Stafford, représenté apparemment à l’instant où il apprend que son ami, le roi Charles Ier vient de rendre exécutoire sa sentence de