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montés sur de gros chevaux de charrette ; le cheval de droite et le jeune cavalier sont au-dessus de tout éloge. Du Guerchin, on a les Adieux de Priam et d’Hector, scène de nuit éclairée par un flambeau. La robe de chambre de Priam est admirable. On a la liste des tableaux du Guerchin écrite de sa main. On voit qu’il peignait souvent uniquement pour gagner de l’argent. Ce tableau ne l’a pas fait rêver un quart d’heure ; on le lui a commandé et, sur-le-champ, il s’est mis à peindre un vieillard en robe de chambre et un grand jeune homme en guerrier romain. Aucun des deux n’est ému le moins du monde, mais tel qu’est ce tableau, aucun bon peintre moderne (je veux dire né depuis la mort de Poussin) n’aurait pu faire rien d’approchant.

Il y a ici un excellent Caravage, bien ignoble ; un cadavre assis, soutenu par deux enfants de douze ans. Cela s’appelle : Jésus-Christ mort soutenu par deux anges. J’ai remarqué une bonne copie du Dominiquin, la Madeleine pénitente, que le livret nous donne pour un original, et peut-être est-ce un original gâté par le soleil. Une fois la cour de Naples hérita des Corrège qui avaient appartenu aux Farnèse. Ces tableaux restèrent dix ans dans le bas d’un escalier, tournés contre le mur, et tout le monde p… contre.