par l’eau chaude. Je répondrai que pour moi qui ne crois que ce que je vois, ces petites choses sont tout.
J’ai trouvé au café trois ou quatre courtiers de mes amis. Ce sont des jeunes gens de vingt-cinq à trente ans, fort bien mis, qui gagnent 5 à 8.000 francs en se promenant de neuf heures à quatre avec quelques échantillons et force cigares dans leurs poches. Pour travailler il suffit qu’ils ne restent pas chez eux ; la plupart des affaires se font dans les cafés ; on se voit au café et on va parler affaires en se promenant à l’ombre dans la rue. C’est vraiment une vie heureuse ! Comme je n’ai pas été à Marseille depuis deux ans, chacun de mes amis me fait trois ou quatre biographies de celles de mes connaissances auxquelles il est arrivé quelque chose, en bien ou en mal, pendant cet intervalle. Toutes ces biographies sont de la dernière imprudence.
Pour comble de plaisir enfin, ce matin, j’ai eu trop chaud en me promenant dans la rue à l’ombre ! J’ai été ravi d’un petit courant d’air frais que j’ai trouvé sur la Cannebière (rue du Chanvre, bâtie il y a cinquante ans sur des terrains où l’on avait cultivé du chanvre). C’est la principale rue de Marseille ; elle est plus large que la rue de la Paix (à Paris) et conduit