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une petite rue contre la cathédrale au nord. Le vent me lançait de petites pierres à la figure de façon à me faire mal ; de plus, j’ai craint qu’il ne me renversât.

Église magnifique si elle était finie. Élévation prodigieuse de la voûte du chœur. Admirable simplicité et élégance des piliers (botte d’asperges). Trois nefs fort larges ; malheureusement il n’y a de fini que le chœur ; la grande nef est à faire. Deux archevêques ont entrepris cet ouvrage pour lequel il fallait la ferveur et l’amour de bâtir qui distinguaient le xiiie siècle.

La partie qu’on a essayé de bâtir est louée à un tonnelier qui a fermé sa porte prudemment, comme il m’a vu disposé a entrer dans l’espèce de cour à ciel ouvert et entourée de pilastres à demi élevés, où apparemment il construit ses tonneaux.

On entre dans cette église sublime par une petite porte près de l’extrémité du chœur, nef de gauche. Outre les deux nefs latérales, il règne entre les piliers de ces nefs et les piliers qui séparent entre elles les chapelles, une sorte de petit rudiment de nef de trois pieds et demi de largeur.

Près de la porte d’entrée, joli tombeau d’un chevalier horriblement laid. Cela est nu, clair et donne une idée complète