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entrecoupé d’hymnes, j’ai trouvé à droite et à gauche du chœur de Saint-Étienne des statues de marbre d’un mérite sérieux. C’est d’abord celle d’un M. de L’Étang conseiller, au midi du chœur, vis-à-vis la madone avec un enfant charmant. Il y a dans cette tête une grandeur sérieuse, dont, depuis longtemps, il n’est plus question en France. Contre le mur du chœur, au nord, est la statue d’un autre conseiller, nommé de Porta, qui eut l’honneur de mourir la même année que Raphaël en 1520. Cette statue représente ce qu’on appelle au théâtre un jeune premier.

Je croirais que Toulouse a eu quelque rapport avec Rome. Les nombreux tableaux de l’église du Taur sont fort plats et cependant point aussi mauvais qu’on les eût faits en France avant et même après David, je veux dire avant la génération actuelle. Malgré le poids immense mis dans la balance par l’Académie, dans le siècle où ont vécu Léopold Robert et Eugène Delacroix, tout ce qui a un peu d’âme ose un peu être soi-même, sauf à mourir de faim, si l’Académie distribue les ouvrages.

Toulouse a eu de la religion, comme le prouvent Vanini et les Calas ; elle a aussi produit un peintre, je pense inconnu à Paris. Antoine Rivais, né à Toulouse en