à Pau était une belle route de montagne ; loin de là ; rien pour l’imagination ; c’est une route qui constamment descend, carrément et sans nulle espèce d’art, dans une foule de petits vallons qu’elle remonte de même en ligne droite. Les cochers du midi ne savent d’autre finesse que de mettre leurs cinq lourds chevaux au galop pour faire la descente afin de profiter de l’impulsion pour faire encore au galop les premiers pas de la montée. Ces pauvres gros chevaux n’en peuvent plus dès le milieu de la montée et la finissent au plus petit pas. C’est ainsi qu’on en agit en Espagne. Cette petite sottise est un indice frappant du caractère de ces peuples du Midi. Tout par à-coup, par mouvement de passion. L’attention soutenue pour tenir constamment l’équipage à un bon trot leur serait trop pénible.
Et, en France, le Midi jette les hauts cris de ce que le Nord le surpasse dans les arts du commerce. La réponse est bien simple : le Midi a le génie naturel ; mais le Nord a les talents et, de plus, les caractères qui assurent le succès dans le commerce.
La route de Bayonne à Pau est agréable mais n’a d’autre particularité que de tourner toujours à droite ; elle se compose de lignes droites d’une demi-lieue ou d’une lieue, puis on tourne à droite.