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Dax, [15 avril][1].

À Dax, la promenade est sur les remparts et fort jolie. Mais ces remparts donnent occasion au génie militaire de tyranniser cette pauvre petite ville. Qui croirait que Dax est une forteresse de second ordre ? Qui pourrait s’imaginer que, dans l’état d’amitié entre peuples et de peur du K[ing] qui font le caractère de l’année 1838, Dax, à trente lieues de la frontière et de la frontière d’Espagne, pays occupé à faire son éducation politique, on vexe les gens, qui, les soirs d’été, à Dax, veulent se promener.

Par une bizarrerie de vanité qui exigerait deux pages pour être montrée aux étrangers et aux Français qui ne veulent pas comprendre, les dames de Dax se plaignent de ne pas avoir de réunions qui amusent un peu leur vie, les hivers, et quand on leur offre des bals, sous le plus léger prétexte, leur vanité refuse. Histoire de ce bal le mercredi, par un temps si

  1. Tout ceci a été écrit par la pluie et dans le malaise de mauvaises auberges où je souffrais du froid. Bérar avait exagéré la bonté des auberges du midi.
    Je comptais récrire tout ceci quand je trouverais de la chaleur et du bien-être. Trouvant cela à Marseille, j’ai couru au lieu de rédiger tout ce paquet. La moitié des faits à noter sont omis. En garderai-je le souvenir ?