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les vertus d’un autre âge, l’histoire de Bordeaux fait pitié. En 1379, Bordeaux, comme une vraie république, se confédéra avec les villes voisines pour se défendre contre les Français. La confédération était composée de Blaye, Libourne, Saint-Émilion, Cadillac, Rions, etc…

Le dernier jour d’octobre 1450, le seigneur d’Orval sortit de Bazas avec cinq ou six cents hommes pour faire une course aux environs de Bordeaux. Ce que nous appelons aujourd’hui la garde nationale de Bordeaux sortit contre lui le lendemain de la Toussaint. Cette troupe de près de dix mille hommes, remplis de bravoure, mais sans expérience, était commandée par le maire et le sous-maire. Cette garde nationale, se fiant dans son enthousiasme, ne gardait aucun ordre. D’Orval la surprit, la battit, et lui tua dix-huit cents hommes.

En juin 1451, Bordeaux traita avec le roi Charles VII. Les ambassadeurs du roi furent le célèbre Dunois, Poton de Saintrailles, ces héros de la guerre de la Pucelle ; on distingue parmi les ambassades des Bordelais le seigneur de La Brède (la terre de Montesquieu).

Par ce traité, le roi absolu promet toutes sortes de belles choses et notamment de ne point mettre d’imposition