il ne tarderait pas à recevoir de ses nouvelles. Henri prit congé du roi le jour même et partit dès le lendemain. Le sage Suger mourut ; Aliénor parla de nouveau de divorce. Le roi imbécile écrivit au pape et obtint la permission de convoquer un concile. Devant le concile de Beaugency, Aliénor dit que son intention avait été d’épouser un roi, non un moine. Les évêques prononcèrent la sentence de divorce. La Guyenne fut restituée à Aliénor, et, six semaines après, elle épousa le comte d’Anjou dans Bordeaux qui devint anglais pour trois siècles. Saint-André et toutes les autres belles églises ont été bâties par les Anglais, et, ce qui est d’une bien autre importance, Bordeaux a entrevu la liberté de 11** à 1451.
Sous les Anglais, Bordeaux fut l’heureuse capitale d’un État composé de la Saintonge, de l’Agenois, du Quercy, du Périgord et du Limousin. Henri, l’époux d’Aliénor, joignit à ces provinces, en 1161, la Normandie, le Maine, la Touraine, le Poitou. Il était aussi puissant en France que le roi de France. Trois siècles de guerre réduisirent les Anglais à Bordeaux et enfin Bordeaux traita avec Charles VII et se rendit à la France. Ces guerres, comme on sait, ont trouvé un historien admirable