Page:Stendhal - Voyage dans le midi de la France, 1930.djvu/135

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

singulier, — elle ne brave point le danger : le danger n’existe pas pour elle, — il est impossible d’avoir un naturel plus pur de toute affectation.

J’ai trouvé chez elle deux hommes d’esprit, nés à Bordeaux peu après la mort de Montesquieu. L’illustre président donnait même le titre de cousin à l’un d’eux qui conserve précieusement l’exemplaire de l’Esprit des Lois que Montesquieu envoya à son père. Il porte la date de Leyde chez les Libraires associés, 1749. Le titre porte huit lignes d’explications assez inutiles après la réputation du livre, mais qu’il fallait au moins donner en note par respect pour l’auteur qui, en 1748, les jugea nécessaires. Il paraît que cette édition est la seconde, car, à la fin du premier volume, (les deux volumes sont reliés en un tome dans les exemplaires donnés par l’auteur) il y a un errata d’une page annonçant les changements faits par l’auteur sur l’édition précédente imprimée à Genève. Le premier changement est le ciel au lieu de les dieux, quatrième ligne de la préface ; Dieu, deux lignes plus haut.

Par bonté pour ma curiosité, on a parlé de Montesquieu, dont le fils s’appelait M. de Secondat, fort brave homme, fort différent de son père, mais qui, à défaut de la bosse du génie, avait celle de