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le plus étroit. L’eau est au niveau des bords et les fossés ne sont point encaissés.

Pour y entrer il faut passer trois ponts-levis et l’on va d’un pont-levis à l’autre entre deux bons murs percés de meurtrières. Aujourd’hui ces petits ponts sont en bois et fixes. Après le premier, et vis-à-vis la porte, on trouve une petite île qui fait tête de pont ; on en a fait un jardin grand comme la main ; elle est défendue par trois tours rondes dont deux au delà du fossé.

Les eaux sont retenues par une digue ; en ruinant la digue on dessécherait les fossés. Deux de ces tours défendent cette digue si essentielle. Les murs du château ne sont pas arrondis ; il forme un polygone de 12 côtés peut-être. Au delà des fossés, il y a une prairie et des terres à blé et ensuite la forêt de chênes qui entoure le château de toutes parts. Il triomphe en occupant le centre de ce grand espace vide. Après le troisième pont, on arrive dans une cour de 12 pieds de large sur vingt de long, ayant vue sur les fossés. On passe pour y entrer dans une belle tour ronde à mâchicoulis passablement élégants. C’est tout ce qu’offre d’élégant l’extérieur sévère de ce château sans façade. On voit que la prudence en a percé les fenêtres étroites.