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modèles de toutes les vertus sociales, arrivassent par l’effet d’un miracle à sentir la laideur absolue et sans remède de la façade de leur Capitole, je dis qu’avec peu de dépenses, ils pourraient en faire un des plus beaux édifices de France.

Il faudrait, sans démolir la façade actuelle, élever à dix-huit pieds en avant un mur en briques présentant la copie exacte des Procuratie vecchie de Venise, à la droite du spectateur qui regarde Saint-Marc. On ferait les colonnes et moulures en briques, comme cela se voit dans la rue du port. On pourrait mettre en saillie de six pieds le tiers de la façade placé au centre. Le portique à couvert aurait en ce lieu vingt pieds de largeur au lieu de quatorze. On pourrait choisir un autre des beaux palais de Venise, mais je préférerais à tout les Procuratie vecchie.

Le nord et le midi de la place du Capitole sont formés par des bâtiments fort plats mais réguliers. Les maisons horribles qui font face au Capitole, font ventre sur la place. Je pardonne parfaitement leur existence à la ville de Toulouse ; elle n’est pas assez riche pour les acheter. Si jamais on peut les acheter, il faudrait agrandir la place au couchant de tout l’espace qu’elles couvrent.

Cette place est couverte toute la journée