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ler les aimables concerts de madame la duchesse L…, et je suis sûr de gagner ma cause auprès de tous ceux qui ont eu le bonheur d’y être admis.

Pour revenir à l’histoire un peu sèche de la musique instrumentale, je vous rappellerai que l’invention de Lulli, quoique très propre à l’objet qu’il se proposait, et qui était d’ouvrir avec pompe une représentation théâtrale, trouva si peu d’imitateurs, que pendant longtemps on joua en Italie ses symphonies devant les opéras des plus grands maîtres, ceux-ci ne voulant pas se donner la peine de faire des ouvertures ; et ces maîtres étaient Vinci, Leo, le divin Pergolèse. Le vieux Scarlatti fut le premier qui fit paraître des ouvertures de sa façon : elles eurent un grand succès, et il fut imité par Corelli, Perez, Porpora, Carcano, le Bononcini, etc. Toutes ces symphonies, écrites comme celles de Lulli, étaient composées d’une partie chantante, d’une basse et rien de plus. Les premiers qui y introduisirent trois parties furent Sammartini, Palladini, le vieux Bach, Gasparini, Tartini et Jomelli.

Quelquefois seulement ils essayaient de ne pas donner le même mouvement à toutes les parties. Telles furent les faibles lueurs qui annoncèrent au monde le soleil de la