LETTRE II
races au ciel, mon cher Louis, je vis
beaucoup dans ces sociétés de musique,
qui sont si fréquentes ici.
C’est la réunion des choses aimables dont
je vous parle dans ma dernière lettre,
qui a enfin fixé à Vienne mon sort errant,
et conduit au port,
Me peregrino errante, e fra gli scogli,
E fra l’onde agitato, e quasi assorto.
J’ai de bonnes autorités pour tout ce que je puis vous dire sur Haydn : je tiens son histoire d’abord de lui-même, et ensuite des personnes qui ont le plus vécu avec lui aux diverses époques de sa vie. Je vous citerai M. le baron Van Swieten, le maestro Frieberth, le maestro Pichl, le violoncelle Bertoja, le conseiller Griesinger, le maestro Weigl, M. Martinez, mademoiselle de Kurzbeck, élève d’un rare talent et amie de Haydn, et enfin le copiste fidèle