Page:Stendhal - Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1928, éd. Martineau.djvu/423

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La première a épousé un poëte aimable, et ne chante plus en public ; les autres sont les espérances de la Polymnie italienne. Figurez-vous la plus belle méthode, la plus grande douceur dans les sons, l’expression la plus parfaite ; figurez-vous la pauvre madame Barilli avec une voix encore plus belle et toute la chaleur désirable. Je crois que les Monbelli ne chantent que le sérieux ; madame Barilli aurait donc toujours gardé sur elles l’avantage de chanter si divinement la Fanciulla sventurata des Ennemis généreux, la comtesse Almaviva de Figaro, donna Anna de Don Juan, etc. Il faut avoir entendu les petites Monbelli, à Milan, chanter l’Adriano in Siria de Métastase : cela était admirable et fit furore. Heureusement pour vous, elles sont de la première jeunesse, et vous pouvez espérer d’entendre un jour la cadette, celle qui s’habille en homme.

Il ne manquait au plaisir des amateurs que de voir réunis dans le même opéra l’excellent Velluti, le seul bon soprano d’une certaine façon, que l’Italie ait aujourd’hui à ma connaissance, et Davide le fils. Celui-ci a une voix charmante, mais il est bien loin encore de la belle méthode des Monbelli. C’est un homme qui fait sans cesse des ornements délicieux, un