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Lungi da te m’aggiro
Senza bramarti mai ;
Son teco, e non mi fai
Nè pena, nè piacer.


Di tua beltà ragiono,
Nè intenerir mi sento ;
I torti miei rammento,
E non mi so sdegnar.


Confuso più non sono
Quando mi vieni appresso ;
Col mio rivale istesso
Posso di te parlar.


Volgimi il guardo altero,
Parlami in volto umano ;
Il tuo disprezzo è vano,
E vano il tuo favor.


Che più l’usato impero
Quei labbri in me non hanno ;

    Je m’éloigne de toi, sans sentir, à chaque instant, le besoin de revenir ; si je suis assis à tes côtés, je n’éprouve ni peine ni plaisir.

    Je parle de ta beauté, et je ne me sens plus attendrir ; je rappelle mes torts, et ne suis point en colère.

    Je ne suis plus tout troublé si tu viens à t’approcher de moi ; je puis parler de toi, même avec mon rival.

    Regarde-moi d’un œil altier, ou parle-moi avec bonté, ton mépris n’a plus d’effet, et ta faveur est vaine.

    Non, cette bouche charmante n’a plus sur moi son empire