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l’on n’aime mieux souper ici, avant le retour, dans quelque petit réduit. »

Dans ces œuvres charmantes, soit tragiques, soit comiques, l’air et le chant commencent avec la passion. Dès qu’elle se montre, le musicien s’en empare. Tout ce qui ne fait que préparer ses explosions est en récitatif.

Lorsque l’âme du personnage commence à être vivement émue, le récitatif a un accompagnement écrit par le musicien, comme le beau récitatif de Crivelli, au second acte de Pirro :

L’ombra d’Achille
Mi par di sentire ;

ou celui de Carolina, au second acte du Mariage secret ;

Corne tacerlo puoi ?

La passion s’empare-t-elle tout à fait de l’acteur, l’air commence.

Il y a une chose singulière, c’est que le poëte ne doit être éloquent et développé que dans les récitatifs. Dès que la passion paraît, le musicien ne lui demande qu’un très-petit nombre de paroles ; c’est lui qui se charge de toute l’expression.

Voyons encore quelques situations du charmant Métastase. Si je montrais ce soir