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Non so più cosa son cosa faccio,

et

Voi che sapete
Che cosa è amor,

et a laissé bien loin derrière lui le charmant comique des Français. Les scènes de Molière ravissent l’homme de goût ; mais ce grand génie, qui d’ailleurs a fait tant de choses que la musique ne peut atteindre, a-t-il produit des peintures comiques égales à l’effet des airs de Cimarosa :

Mentr’io era un fraschetone,
Sono stato il più felice ;

et

Quattro baj e sel morelli ;

et

Le orecchie spalancate ?

Notez que toute la musique bouffe de Cimarosa produit son effet malgré les paroles, qui, les trois quarts du temps, sont les plus absurdes du monde. Remarquez cependant qu’elles offrent presque toujours, dans les personnages, du malheur ou du bonheur bien décidé, ou un ridicule bouffon plein de verve et de folie, et que c’est précisément ce qu’il faut à la musique. Cet art a en horreur la finesse, quel-