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directeurs des théâtres d’Italie ne firent plus jouer que ses opéras, que peu de temps avant ils dédaignaient. Rome voulut revoir son Olympiade, qui fut remise avec la plus grande magnificence. Plus, du vivant de l’auteur, on y avait montré d’indifférence pour son ouvrage sublime, plus on s’empressa alors d’en admirer les beautés.

Dans cet opéra, chef-d’œuvre d’expression de la musique italienne, rien ne l’emporte sur la scène entre Aristée et Mégaclès, que nous venons de citer. L’air

Se cerca, se dice,

est su par cœur de toute l’Italie, et c’est peut-être la principale raison pour laquelle on ne reprend pas l’Olympiade. Aucun directeur ne voudrait se hasarder à faire jouer un opéra dont l’air principal serait déjà dans la mémoire de tous ses auditeurs.

Dans l’Olympiade, la musique est une langue dont Pergolèse ajoute l’expression à celle du langage ordinaire que parlent les personnages de Métastase. Mais la langue de Pergolèse, qui peut rendre jusqu’aux moindres nuances des mouvements inspirés par les passions, et des nuances bien au delà de la portée de toute langue écrite, perd tout son charme dès qu’on la force d’aller vite. Il a donc mis en simple réci-