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C’est en 1731, je crois, que Pergolèse alla à Rome pour écrire l’Olympiade ; elle tomba. Comme Rome est, en Italie, la capitale des arts, et que c’est surtout sous les yeux de ce public si sensible, et si digne de les juger, qu’un artiste doit faire ses preuves, cette chute affligea beaucoup Pergolèse. Il retourna à Naples, où il composa quelques morceaux de musique sacrée. Cependant sa santé dépérissait tous les jours : il était attaqué, depuis quatre ans, d’un crachement de sang qui le minait insensiblement. Ses amis l’engagèrent à prendre une petite maison à Torre del Greco, village situé sur le bord de la mer, au pied du Vésuve. On dit à Naples que, dans ce lieu, les malades affectés de la poitrine guérissent plus promptement, ou succombent plus tôt, si leur mal est incurable.

Pergolèse, retiré seul dans sa petite maison, allait à Naples tous les huit jours pour faire exécuter les morceaux de musique qu’il avait composés. Il fit, à Torre del Greco, son fameux Stabat, la cantate d’Orphée, et le Salve Regina, qui fut le dernier de ses ouvrages.

Au commencement de 1733, ses forces étant entièrement épuisées, il cessa de vivre, et l’article de gazette qui annonçait sa mort fut le signal de sa gloire. Tous les