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licida.

Le oppresse i sensi. E tu mi lasci ?

megacle.

Le oppresse i sensi. E tu mi lasci ? Io vado…
Deh ! pensa ad Aristea. (Che dira mai
Quando in se tornerà ! Tutte ho presenti
Tutte le smanie sue.) Licida, ah ! senti.


Se cerca, se dice :
L’ amico dov’ è ?
L’ amico infelice,
Rispondi, mori.


Ah no ! si gran duolo
Non darle per me ;
Rispondi ma solo :
Piangendo partî.


Che abisso di pene !
Lasciare il suo bene,
Lasciarlo per sempre,
Lasciarlo cosî ! (Parte.)

    licidas.

    Et tu me laisses ?

    mégaclès.

    Je pars. Pense à Aristée. (Que dira-t-elle, ô ciel ! en revenant à elle ? Il me semble voir ses douleurs.) Licidas, écoute. Si elle me cherche, si elle te dit : « Mon ami, où est-il ? » — Mon ami malheureux, répondras-tu, vient de mourir. »

    Oh ! non, ne lui donne pas pour moi une si grande douleur ; réponds-lui, mais dis seulement : « Il est parti en pleurant. »

    Quel abîme de peines ! Laisser tout ce qu’on aime ! le laisser pour toujours, et le laisser ainsi ! (Il sort.)