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Il en est de Métastase comme de notre fabuliste : ce sont peut-être les deux auteurs les plus intraduisibles.

Parcourons quelques situations. Dans l’Olympiade, ce chef-d’œuvre de Pergolèse, Clisthène, roi de Sicyone, préside aux jeux olympiques. Sa fille Aristée sera le prix du tournoi ; depuis longtemps elle aime Mégaclès, et elle en est aimée, mais ce jeune Athénien, célèbre par ses succès dans les jeux olympiques a été refusé par le roi, qui a en horreur le nom d’Athènes. Obligé de quitter Sicyone, il s’est réfugié en Crète, où Licidas, prince crétois, lui a sauvé la vie au péril de la sienne. Les deux amis arrivent aux jeux, présidés par Clisthène. Licidas voit Aristée et en devient amoureux. Il se souvient des succès de son ami dans ces jeux célèbres : comme ces exercices ne sont pas d’usage en Crète, il prie son ami de combattre pour lui, sous son nom, et de lui mériter ainsi la belle Aristée. Mégaclès combat, est vainqueur ; il a été reconnu par la tremblante Aristée. Il parvient à éloigner Licidas pour un moment, et à se trouver tête à tête avec sa maîtresse : elle est au comble du bonheur.