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paré aux Nozze di Figaro. J’ai vraiment du plaisir à me figurer cet opéra joué par une des Monbelli, pour le rôle de la comtesse ; Bassi, pour celui de Figaro ; Davide ou Nozzari, pour le comte Almaviva ; madame Gaforini pour Suzanne ; encore une des Monbelli pour le petit page, et Pellegrini pour le docteur Bartholo.

Si vous connaissiez ces voix délicieuses, vous partageriez le plaisir que me donne cette supposition ; mais en musique on ne peut parler aux gens que de leurs souvenirs. Je pourrais, à toute force, vous donner une idée de l’Aurore du Guide, au palais Rospigliosi, quoique vous ne l’ayez jamais vue ; mais je serais ennuyeux comme un auteur de prose poétique, si j’essayais de vous parler d’Idoménée, ou de la Clémence de Titus, avec autant de détails que je l’ai fait de Figaro.

On peut dire avec vérité, et sans tomber dans les illusions exagérantes auxquelles on est sans cesse conduit lorsqu’il s’agit d’un homme tel que Mozart, que rien absolument ne peut être comparé à l’Idoménée. J’avoue que, contre l’opinion de toute l’Italie, ce ne sont pas les Horaces qui, pour moi, sont le premier opéra seria existant ; c’est Idoménée, ou la Clémence de Titus.

La majesté en musique devient bientôt