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musique aurait dû être faite à frais communs par Cimarosa et Paisiello. Le seul Cimarosa pouvait donner à Figaro la brillante gaieté et l’assurance que nous lui connaissons. Rien ne ressemble plus à ce caractère que l’air

Mentr’io era un fraschetone
Sono stato il più felice ;

et il faut avouer qu’il est faiblement rendu par le seul air gai de Mozart :

Non più andrai farfallone…

La mélodie de cet air est même assez commune ; c’est l’expression qu’il prend peu à peu qui en fait tout le charme.

Quant à Paisiello, il suffit de se rappeler le quintette du Barbiere di Siviglia, dans lequel on dit à Bazile

Allez-vous coucher,

pour voir qu’il était parfaitement en état de rendre les situations purement comiques, et où il n’y a point de chaleur de sentiment.

Comme chef-d’œuvre de pure tendresse et de mélancolie, absolument exempt de tout mélange importun de majesté et de tragique, rien au monde ne peut être com-