Page:Stendhal - Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1928, éd. Martineau.djvu/358

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

beau chant d’église qu’il soit possible d’entendre : c’est après le mot

Perdono,

dans le dernier finale.

Il a changé entièrement le tableau de Beaumarchais : l’esprit ne reste plus que dans les situations ; tous les caractères ont tourné au tendre et au passionné. Le page est indiqué dans la pièce française ; son âme entière est développée dans les airs

Non so più cosa son,

et

Voi che sapete
Che cosa è amor ;

et dans le duo de la fin avec la comtesse, lorsqu’ils se rencontrent dans les allées obscures du jardin, près du bosquet des grands marronniers.

L’opéra de Mozart est un mélange sublime d’esprit et de mélancolie, tel qu’il ne s’en trouve pas un second exemple. La peinture des sentiments tristes et tendres peut quelquefois tomber dans l’ennuyeux : ici l’esprit piquant du comique français, qui brille dans toutes les situations, repousse bien loin le seul défaut possible du genre.

Pour être dans le sens de la pièce, la