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tiques ; évite toute espèce de chagrin jusqu’à mon retour ; aie bien soin de toi : je reviendrai à neuf heures. »

Constance Weber fut une excellente compagne pour Mozart, et elle lui donna plusieurs fois des conseils utiles. Il eut d’elle deux enfants qu’il aima tendrement. Mozart jouissait d’un revenu considérable ; mais son amour effréné pour le plaisir, et le désordre de ses affaires domestiques, firent qu’il ne laissa à sa famille que la gloire de son nom et l’attention du public de Vienne. Après la mort de ce grand compositeur, les Viennois cherchèrent à témoigner leur reconnaissance à ses enfants pour les plaisirs qu’il leur avait si souvent procurés.

Dans les dernières années de la vie de Mozart, sa santé, qui avait toujours été délicate, s’affaiblissait rapidement. Il était timide à l’égard des malheurs futurs, comme tous les gens à imagination, et l’idée qu’il n’avait plus longtemps à vivre le tourmentait souvent : alors il travaillait tant, avec une telle rapidité et une si grande force d’attention, qu’il oubliait quelquefois tout ce qui n’était pas son art. Souvent, au milieu de son enthousiasme, ses forces l’abandonnaient, il tombait en faiblesse, et l’on était obligé de le porter sur son lit. Tout le monde voyait