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Il serait trop long et surtout trop difficile de faire une analyse particulière de chacun des ouvrages de Mozart, les amateurs doivent les connaître tous. La plupart de ses opéras furent composés à Vienne, et y eurent le plus grand succès ; mais aucun ne fit plus de plaisir que la Flûte enchantée, qui, en moins d’un an, eut cent représentations.

Comme Raphaël, Mozart embrassa son art dans toute son étendue. Raphaël ne paraît avoir ignoré qu’une chose, la manière de peindre dans un plafond des figures en raccourci. Il feint toujours que la toile du tableau est attachée à la voûte ou supportée par des figures allégoriques.

Pour Mozart, je ne vois pas de genre dans lequel il n’ait triomphé : opéras, symphonies, chansons, airs de danse, il a été grand partout. Le baron de Van Swieten, l’ami de Haydn, allait jusqu’à dire que, si Mozart eût vécu, il aurait enlevé à Haydn le sceptre de la musique instrumentale. Dans l’opéra buffa, la gaieté lui a manqué, et en cela il est inférieur aux Galuppi, aux Guglielmi, aux Sarti.

Les qualités physiques qui frappent dans sa musique, indépendamment du génie, c’est une manière neuve d’employer l’orchestre, et surtout les instruments à