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Mozart père se hâta de revenir à Milan, pour que son fils pût travailler à l’opéra dont il s’était chargé. Il se faisait tard. Ils n’arrivèrent que vers la fin du mois d’octobre 1770. Sans la promesse qu’il avait faite, Mozart eût pu obtenir ce qui est regardé en Italie comme le premier honneur pour un musicien, l’engagement de composer un opera seria pour le théâtre de Rome.

Ce fut le 26 décembre qu’on donna pour la première fois, à Milan le Mithridate, composé par Wolfgang, âgé alors de quatorze ans. Cet opéra eut plus de vingt représentations de suite. On peut juger du succès par cette circonstance : l’entrepreneur fit aussitôt avec lui un accord par écrit pour le charger de la composition du premier opéra pour l’année 1773. Mozart quitta Milan, qui retentissait de sa gloire, pour aller passer, avec son père, les derniers jours du carnaval à Venise. À Vérone, qu’il ne fit que traverser, on lui présenta un diplôme de membre de la Société philharmonique de cette ville. Partout où il allait en Italie, on le recevait de la manière la plus distinguée On ne l’appelait plus que il cavaliere filarmonico.

Lorsque, au mois de mars 1771, Mozart revint avec son père à Salzbourg, il y trouva une lettre du comte Firmian, de Milan, qui le chargeait, au nom de l’im-