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le prince de Kaunitz, le père fit donner à son fils le premier air italien qu’on trouvait sous la main, et celui-ci composait les parties de tous les instruments en présence de l’assemblée. Lors de l’inauguration de l’église des Orphelins, il fit la musique de la messe, celle du motet, et un duo de trompettes ; et, quoiqu’il n’eût alors que douze ans, il dirigea cette musique solennelle en présence de la cour impériale.

Il revint passer l’année 1769 à Salzbourg. Au mois de décembre, son père le mena en Italie. Wolfgang venait d’être nommé maître de concert de l’archevêque de Salzbourg. On s’imagine facilement l’accueil que reçut en Italie cet enfant célèbre, qui avait excité tant d’admiration dans les autres parties de l’Europe.

Le théâtre de sa gloire, à Milan, fut la maison du comte Firmian, gouverneur général. Après avoir reçu le poëme de l’opéra qu’on devait représenter pendant le carnaval de l’année 1771, et dont il se chargea de faire la musique, Wolfgang quitta Milan au mois de mars 1770. À Bologne il trouva un admirateur animé du plus vif enthousiasme dans la personne du fameux père Martini, le même auquel Jomelli était venu demander des leçons. Le père Martini et les amateurs de Bologne furent transportés de voir un enfant