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Le texte des Quatre Saisons est un pauvre texte. Quant à la musique, figurez-vous une galerie de tableaux différents par le genre, le sujet et le coloris. Cette galerie est divisée en quatre salles ; au milieu de chacune d’elles paraît un grand tableau principal.

Les sujets de ces quatre tableaux sont pour le premier : la neige, les aquilons, le froid et ses horreurs.

Pendant l’été, la tempête ; dans l’automne, la chasse ; et pour l’hiver, la soirée des villageois.

On voit d’abord qu’un habitant d’un climat plus fortuné n’aurait pas mis la neige et les horreurs de l’hiver dans la peinture du printemps. Suivant moi, c’est un assez triste commencement d’ouvrage. Suivant les amateurs du genre, ces sons rudes préparent merveilleusement au plaisir qu’on aura par la suite.

Avec vous, mon ami, je ne suivrai point pied à pied les Quatre Saisons.

Haydn, dans la peinture du soleil d’été, a été obligé de lutter contre le premier lever du soleil dans la Création : et cet art, qu’on veut faire descriptif, est si vague, si antidécrivant, que, malgré les soins incroyables que s’est donnés le premier symphoniste du monde, il est tombé un peu dans la répétition. L’abattement,