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FRAGMENT

de la réponse à la lettre précédente
Montmorency, le 29 juin 1809.


Je suis charmé de votre lettre, mon cher Édouard ; nous avons les mêmes idées en d’autres termes. Ne vous affligez point. Je trouve que ce n’est pas la faute de vos grands compositeurs, si leurs charmantes mélodies ne sont pas également agréables à tous les hommes. La raison de cela est dans la nature même du bel art qui les immortalise. Sous le rapport de la manière de plaire aux hommes, la sculpture et la musique sont aussi opposées que possible.

Remarquez que c’est toujours de la sculpture que viennent les exemples du beau idéal. Or la sculpture a un beau idéal général, parce que la différence des formes du corps humain dans les divers pays est beaucoup moins grande que celle des tempéraments donnés par les climats. Un beau jeune paysan des environs de Copenhague, et un jeune Napolitain également