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LETTRE XV

Salzbourg, 25 mai 1809.

Mon cher ami,


À mon dernier voyage en Italie, j’ai encore visité la petite maison d’Arqua, et la vieille chaise où Pétrarque était assis en écrivant ses Triomphes. Je ne passe jamais à Venise sans me faire ouvrir le magasin qu’on a établi dans l’église où notre divin Cimarosa a été inhumé en 1801.

Vous prendrez donc peut-être quelque intérêt aux détails, peu intéressants en eux-mêmes, que j’ai rassemblés sur la vie de notre compositeur.

En marquant l’arrangement d’une des journées de Haydn, depuis son entrée au service du prince Esterhazy, nous avons décrit sa vie pendant trente années. Il travaillait constamment, mais il travaillait avec peine, ce qui certainement n’était pas chez lui défaut d’idées ; mais la délicatesse de son goût était très difficile à