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LETTRE XIV

Salzbourg, le 21 mai 1809.


Vous désirez, mon cher Louis, que j’écrive à Naples pour avoir une notice sur la musique de ce pays ; puisque je la cite si souvent, dites-vous, je dois vous la faire connaître. Vous avez ouï dire que la musique devenait plus originale à mesure qu’on avançait dans l’espèce de botte que forme l’Italie : vous aimez la douce Parthénope qui inspira Virgile ; vous enviez son sort : fatigué de tempêtes révolutionnaires, nous voudrions pouvoir dire :

..... Illo me tempore dulcis alebat
Parthenope, studiis florentem ignobilis oti.

Enfin, vous prétendez que la musique qu’on y faisait du temps de ce bienheureux repos, ayant été destinée à plaire à des Napolitains et ayant si bien rempli son objet, c’est par un homme du pays qu’elle doit être jugée.