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mencent par chanter ensemble ces trois vers :

No, che lassù nei cori almi e beati,
Non intrano castrati,
Perche scritto è in quel loco.....

Le soprano alors part tout seul, et demande,

Dite che è scritto mai ?

Les ténors et les basses-tailles répondent sur un ton extrêmement bas :

Arbor che non fa frutto
Arda nel fuoco.

Sur quoi le soprano s’écrie, à l’autre bout de l’échelle :

Ahi ! Ahi !

L’effet de ce morceau plein d’expression est incroyable. La distance extrême que l’auteur a mise entre les sons très-aigus du malheureux soprano et les voix sombres des basses-tailles produit la mélodie la plus ridicule du monde.

Le nazillement uniforme des capucins, auxquels même il est expressément défendu de chanter et de sortir du ton, a fourni un morceau plaisant à Jomelli.

L’élégant Galuppi, si connu par ses opera buffa et par sa musique d’église, n’a pas dédaigné de mettre en musique le