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zième siècle, firent périr la peinture en Italie. Les gens du métier vous diront que Mozart abuse surtout des intervalles de diminuée et de superflue.

Quelques années après que Haydn se fut établi à Eisenstadt, et aussitôt qu’il se fut formé un style, il songea à nourrir son imagination en recueillant soigneusement ces chants antiques et originaux qui courent dans le peuple de chaque nation.

L’Ukraine, la Hongrie, l’Écosse, l’Allemagne, la Sicile, l’Espagne, la Russie, furent mises par lui à contribution. On peut se former une idée de l’originalité de ces mélodies par le chant tyrolien que les officiers qui ont fait la campagne d’Autriche en 1809 ont rapporté en France :

Wenn ich war in mein…

Tous les ans, un peu avant Noël, on voit arriver, de Calabre à Naples, des musiciens ambulants qui, armés d’une guitare et d’un violon, dont ils jouent, non pas en l’appuyant sur l’épaule, mais comme nous de la basse, accompagnent des chants sauvages, et aussi différents de la musique de tout le reste de l’Europe qu’il soit possible de l’imaginer. Ces