resserrer Wright dans sa prison avec une excessive dureté, mais, d’après ce qui s’est passé en Espagne et en France depuis deux ans, il n’est pas douteux que les rois légitimes n’eussent traité le malheureux capitaine avec une cruauté encore plus révoltante. Rien ne prouve que Napoléon l’ait fait assassiner. Que gagnait-il à ce crime qui, d’après la connaissance qu’il avait de la presse anglaise, allait retentir dans toute l’Europe ?
Une réflexion bien simple va donner une preuve directe. Si ce crime était vrai, serions-nous obligé d’en chercher des preuves en 1818 ? Les geôliers qui ont gardé Pichegru et le capitaine Wright sont-ils donc tous morts ? La police de France est confiée à un homme d’un esprit supérieur et ces gens n’ont point été interrogés publiquement. Il en est de même des hommes qui auraient été employés pour assassiner Pichegru et le capitaine Wright. Est-ce par ménagement pour la réputation de Napoléon que le gouvernement des Bourbons n’emploie pas ce moyen si simple ? On a vu, dans le procès du malheureux général Bonnaire, des soldats répondre très librement qu’ils se souvenaient fort bien d’avoir fusillé Gordon, à des juges qui pouvaient à leur tour les faire fusiller.