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Ce jeune colonel parut bientôt à la tête de la plus grande partie de son régiment, le 7e de ligne formé des débris du 112e régiment et de plusieurs autres. À quatre heures après-midi, le colonel s’était échappé de Grenoble ; à une certaine distance il tira une aigle de sa poche, la plaça au bout d’une perche et l’embrassa devant son régiment qui cria aussitôt : Vive l’empereur ! Il donna alors un coup de couteau dans un tambour qui était plein de cocardes tricolores qu’il distribua à son régiment. Mais le général Marchand qui resta fidèle au roi réussit à faire rentrer dans Grenoble une partie du régiment. La garnison de cette ville avait été augmentée du 11e régiment de ligne et d’une partie du 7e envoyés de Chambéry. Cette garnison était composée en outre de 2.000 hommes du 3e régiment de pionniers, deux bataillons du 5e de ligne et du 4e d’artillerie, précisément le même régiment dans lequel Napoléon avait obtenu une compagnie, vingt-cinq ans auparavant.

Grenoble est une mauvaise place que l’on ne conserve que pour approvisionner d’artillerie la chaîne des Alpes, au milieu desquelles elle se trouve placée. Elle n’a qu’un mur terrassé du côté de la plaine, haut d’une vingtaine de pieds avec un petit ruisseau qui coule au devant. C’est