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CHAPITRE LXV


La défense que Napoléon entreprit autour de Paris était romanesque, et, cependant, elle fut sur le point de réussir. Les armées de la France étaient disséminées à des distances immenses, à Dantzig, à Hambourg, à Corfou, en Italie. L’Ouest et la Vendée s’agitaient. Ce feu est moins que rien, vu de près, mais, de loin, il fait peur. Le Midi s’enflammait et l’on craignait des assassinats ; Bordeaux s’était déclaré pour ce roi qui devait enfin nous donner le gouvernement constitutionnel. Le Nord délibérait avec ce calme qui l’a distingué dans tout le cours de la Révolution. L’Est, animé des plus nobles sentiments, ne demandait que des armes pour purger le sol de la France.

Napoléon, sourd à la voix de la raison qui lui conseillait de se jeter dans les bras de l’Autriche, ne paraissait occupé que de son admirable campagne contre les Alliés. Avec 70.000 hommes, il résistait à 200.000 et les battait sans cesse. L’armée se battit en désespérée et il faut lui