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mieux qu’il n’eût pas brûlé le Palatinat. » — « Qu’importe, reprit-il vivement, si cet incendie était nécessaire à ses desseins. » Napoléon n’avait alors que 14 ans.

En 1785, il subit son examen pour entrer dans l’artillerie. Sur 36 places d’officiers vacantes, il mérita la 12e et fut sous-lieutenant au régiment de La Fère. On trouve à côté de son nom, dans la liste des renseignements fournis par les professeurs : « Corse de caractère et de nation, ce jeune homme ira loin, s’il est favorisé par les circonstances. »

La même année, Napoléon perdit son père qui mourut à Montpellier. Ce malheur fut en quelque sorte réparé par l’extrême tendresse que lui voua son grand-oncle Lucien, archidiacre d’Ajaccio. Ce vénérable vieillard réunissait une grande connaissance des hommes à une rare bonté. On dit qu’il découvrit les talents extraordinaires de son petit-neveu et qu’il pronostiqua de bonne heure sa future grandeur.

Il paraît que, durant les premières années que Napoléon fut au service, il partageait son temps entre ses devoirs de lieutenant, et les fréquentes visites qu’il faisait à sa famille. Il composa une histoire de la Corse, et l’envoya à l’abbé Raynal à Marseille ; le célèbre historien approu-