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lumière, l’empereur répliqua vivement : « Eh non, cela eût été contre la loi ; l’exécution, eut lieu à l’heure ordinaire et j’ordonnai que le rapport de l’exécution et le jugement fussent affichés immédiatement dans toutes les villes de France. » Il est remarquable que dans cette conversation et dans d’autres qui eurent lieu sur le même sujet, Napoléon eut toujours l’air de croire que voir le duc d’Enghien et lui pardonner étaient une seule et même chose. Jacques II, roi très dévot, ne pensait pas de même quand il accorda une audience au fils favori de son frère, avec la résolution prise d’avance de lui faire trancher la tête au sortir de son cabinet. C’est que la clémence ne peut s’allier qu’à un grand courage.