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je crois ; je reviens à Paris en juin 1821. Je suis au désespoir à cause de Métilde, elle meurt, je l’aimais mieux morte qu’infidèle, j’écris, je me console, je suis heureux. En 1830, au mois de septembre, je rentre dans la carrière administrative où je suis encore, regrettant la vie d’écrivain au troisième étage de l’hôtel de Valois, rue de Richelieu, n° 71.

J’ai été homme d’esprit depuis l’hiver 1826, auparavant je me taisais par paresse. Je passe, je crois, pour l’homme le plus gai et le plus insensible, il est vrai que je n’ai jamais dit un seul mot des femmes que j’aimais. J’ai éprouvé absolument à cet égard tous les symptômes du tempérament mélancolique décrit par Cabanis. J’ai eu très peu de succès.