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e lettre ?

SELMOURS.

Oui monsieur.

MR.PIKLE.

Donnez. (Il la lit.) Monsieur, que ferez-vous ? J'espère que vous n'hésitez pas.

SELMOURS.

Non, monsieur, je suis affligé, mais non pas incertain. Quels que fussent les droits de mon bienfaiteur avant qu'il m'eut donné sa fortune, il n'avait sûrement pas celui de disposer de mon cœur, de me faire manquer à mes serments, de me rendre malheureux pour toujours. Eh bien ! je vais me remettre précisément dans l'état où je me trouvais avant sa mort. Je vais renoncer à sa succession, rentrer dans ma médiocrité, dans ma liberté et je ne croirai pas trop payer par ce faible sacrifice le bonheur d'être époux de la seule femme que je puisse aimer.