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bataille d’Iéna, le 26 il vit Napoléon entrer à Berlin. Beyle alla à Brunswick, en qualité d’élève commissaire des guerres. En 1808 il commença au petit palais de Richemont (à 10 minutes de Brunswick) qu’il habitait en sa qualité d’intendant, une histoire de la guerre de la succession en Espagne. En 1809, il fit la campagne de Vienne, toujours comme élève commissaire des guerres, il y eut une maladie et y devint fort amoureux d’une femme aimable et bonne, ou plutôt excellente, avec laquelle il avait eu des relations autrefois.

B… fut nommé auditeur au Conseil d’État et inspecteur du mobilier de la couronne par la faveur du comte Daru. Il fit la campagne de Russie et se distingua par son sang-froid ; il apprit au retour que cette retraite avait été une chose terrible. Cinq cent cinquante mille hommes passèrent le Niemen ; cinquante mille, peut-être vingt-cinq mille le repassèrent.

B… fit la campagne de Lutzen et fut intendant à Sagan en Silésie, sur le Bobr. L’excès de la fatigue lui donna une fièvre qui faillit finir le drame et que Gall guérit très bien à Paris. En 1813, B… fut envoyé dans la septième division militaire avec un sénateur imbécile. Napoléon expliqua longuement à B… ce qu’il fallait faire.