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vant la voix commune, lui laisser 5 ou 6.000 francs de rente. Il ne lui en laissa pas la moitié. Dès lors, M. Beyle chercha à diminuer ses besoins et y réussit. Il fit plusieurs ouvrages, entre autres 500 pages sur l’Amour qu’il n’imprima pas. En 1821 s’ennuyant mortellement de la comédie des manières françaises, il alla passer six semaines en Angleterre. L’amour a fait le bonheur et le malheur de sa vie. Mélanie, Thérèse, Gina et Léonore sont les noms qui l’ont occupé. Quoiqu’il ne fût rien moins que beau, il fut aimé quelquefois. Gina l’empêcha de revenir au retour de Napoléon qu’il sut le 6 mars. L’acte additionnel lui ôta tous ses regrets. Souvent triste à cause de ses passions du moment qui allaient mal, il adorait la gaieté. Il n’eut qu’un ennemi, ce fut Tr. Il pouvait s’en venger d’une manière atroce, il résista pour ne pas fâcher Léonore. La campagne de Russie lui laissa de violents maux de nerfs. Il adorait Shakespeare et avait une répugnance insurmontable pour Voltaire et Mme de Staël. Les lieux qu’il aimait le mieux sur la terre étaient le lac de Côme et Naples. Il adora la musique et fit une petite notice sur Rossini, pleine de sentiments vrais mais peut-être ridicules. Il aima tendrement sa sœur Pauline et